À l’émission Le Rôdeur du Crépuscule du 18 septembre 2025, nous avons reçu Gilles Parent, représentant de Repair Café Montréal. Derrière ce projet se cache une idée simple et puissante : redonner vie aux objets du quotidien, partager des savoir-faire et bâtir une communauté plus solidaire et durable.
Un mouvement mondial bien implanté à Montréal
Le concept de Repair Café est né à Amsterdam il y a une quinzaine d’années et s’est rapidement propagé à travers le monde. On compte aujourd’hui entre 3 000 et 4 000 initiatives semblables dans une vingtaine de pays, mobilisant plus de 45 000 bénévoles et réalisant environ 55 000 réparations chaque mois. À Montréal, le groupe local a vu le jour en 2017. Après une période ralentie par la pandémie, l’élan est revenu avec force à partir de 2022. Depuis, un événement est organisé chaque mois dans le quartier Rosemont, en plus de quelques activités hors les murs pour appuyer d’autres communautés.
Comment ça marche?
L’organisation est simple : les citoyens arrivent avec leurs objets brisés et une équipe de bénévoles les accueille dans une ambiance conviviale. Grille-pain, cafetières, robots de cuisine, petits appareils électroniques… la liste est longue. Le problème est diagnostiqué, la pièce défectueuse remplacée ou réparée, et si tout repart, une cloche retentit et tout le monde applaudit. Chaque réparation est documentée dans une base de données internationale afin de suivre l’impact global du mouvement. On parle en moyenne de 40 à 50 réparations par événement, et déjà plus de 1 500 interventions cumulées à Montréal.
Les avantages : écologiques, économiques et humains
Réparer plutôt que jeter, c’est réduire les déchets et économiser l’énergie grise nécessaire à la fabrication d’appareils neufs. Comme l’explique Gilles Parent, « un iPhone demande tellement d’énergie à produire qu’il faudrait le charger pendant 63 ans pour compenser sa fabrication ». Mais les bénéfices ne s’arrêtent pas là : Repair Café brise l’isolement. De nombreux bénévoles, souvent des retraités qualifiés, trouvent dans ces ateliers une nouvelle façon de mettre leur expertise au service de la communauté, tout en tissant des liens. Les participants, eux, repartent avec des objets fonctionnels et parfois de fortes émotions, lorsqu’il s’agit d’articles chargés de souvenirs familiaux.
Financement et expansion
Le projet repose uniquement sur le bénévolat, avec un soutien financier ponctuel de municipalités ou d’organismes communautaires. Les premières subventions ont permis d’acheter des outils de base, cœur de l’activité. Aujourd’hui, Repair Café Montréal accompagne même d’autres quartiers dans le lancement de leurs propres ateliers, comme récemment sur le Plateau Mont-Royal. La demande est forte et le mouvement continue de croître au Québec.
Une mission inspirante
Qu’il s’agisse de remplacer une simple ampoule dans un foyer électrique ou de redonner vie à un poêlon vieux de 50 ans, chaque réparation est une victoire contre le gaspillage et une célébration du savoir-faire collectif. Comme le résume Gilles Parent, « on répare bien plus que des objets, on répare aussi des liens sociaux ».