Les Gardiens Virtuels : protéger nos jeunes dans le monde numérique

Dans le cadre de ma série d’entrevues inspirantes au Rôdeur du Crépuscule, j’ai eu le privilège de recevoir François Savard, président du conseil d’administration de la Fondation des Gardiens Virtuels. Cette organisation, fondée en 2018, agit directement dans nos vies numériques pour soutenir, accompagner et protéger nos jeunes.

Une mission claire : une balise dans l’univers numérique

La Fondation des Gardiens Virtuels est un organisme de bienfaisance dont la mission est de servir de balise dans l’univers numérique, en faisant la promotion d’une consommation responsable du numérique et en venant en aide aux personnes en détresse.

François Savard explique : « L’idée est née d’un besoin réel. Avant la pandémie, peu de ressources existaient en ligne pour répondre aux problématiques de santé mentale. Aujourd’hui, nous allons là où se trouvent les jeunes : sur Twitch, Discord et d’autres plateformes numériques. »

Les travailleurs de rue… numériques

Le projet phare de la fondation est celui des travailleurs de rue numériques. Contrairement aux intervenants traditionnels qui rencontrent les jeunes dans les parcs ou les maisons de jeunes, ces travailleurs interviennent directement en ligne, dans les environnements où les jeunes passent leur temps.

Chaque soir, de 19 h à 22 h, des intervenants se connectent aux chats et aux communautés virtuelles pour offrir une écoute active, de la prévention et du soutien. « Parfois, il suffit d’une discussion après une mauvaise journée. D’autres fois, c’est une situation de crise. Nous sommes là pour désamorcer et orienter vers les bonnes ressources », précise François.

De l’ombre à la reconnaissance

Au départ, la fondation était portée uniquement par des bénévoles et ne recevait aucune subvention. Les choses ont changé avec la pandémie, qui a mis en lumière l’importance d’avoir des ressources de santé mentale en ligne.

Depuis deux ans et demi, le programme a permis plus de 4 000 interventions en ligne. Certaines ont même eu un impact vital. « Nous recevons des messages de gens qui nous disent : si vous n’aviez pas été là il y a quelques années, je ne serais peut-être plus de ce monde. Ça confirme qu’on fait une vraie différence. »

Une portée qui dépasse le Québec

Si le projet est solidement implanté au Québec, la fondation reçoit de plus en plus de demandes d’ailleurs : Europe, Afrique, Amérique latine… Internet n’a pas de frontières, et les besoins en santé mentale sont universels.

C’est dans ce contexte qu’a été créé le projet anglophone Digital Outreach Workers, qui vise à reproduire le modèle québécois à l’échelle internationale en collaboration avec des partenaires locaux.

Travailler ensemble pour un avenir numérique sain

La fondation est également derrière la Table d’action collaborative Jeunesse connectée, un regroupement d’organismes et de chercheurs qui réfléchissent à des solutions concrètes liées aux usages numériques et à la jeunesse. « L’objectif est simple : passer de la discussion à l’action et créer des ponts entre le milieu communautaire et la recherche scientifique », souligne François.

Un financement communautaire et solidaire

Comme tout organisme, la fondation doit relever le défi du financement. Heureusement, la communauté gamer s’implique avec créativité et générosité.

Des événements comme le LDL (marathon de speedrun) permettent d’amasser des fonds de façon ludique et festive.

À cela s’ajoutent des subventions gouvernementales (MSSS et Secrétariat à la jeunesse), mais aussi des dons corporatifs et individuels. « Nous voulons garder nos services gratuits et accessibles à tous. C’est essentiel à notre mission », insiste François.

Comment s’impliquer ?

Soutenir la fondation peut se faire de plusieurs façons :

  • En parlant de la mission autour de soi, en partageant les publications sur les réseaux sociaux.

  • En suivant leurs plateformes pour aider à leur visibilité.

  • En contribuant par un don, petit ou grand.

  • En mettant à profit un talent particulier (communication, web, événements, etc.) dans le cadre du bénévolat.

Toutes les informations sont disponibles sur gardiensvirtuels.org.

Une inspiration pour tous

À travers cette entrevue, François Savard nous rappelle une chose essentielle : le numérique n’est pas qu’un lieu de divertissement, c’est aussi un espace où l’on peut tendre la main, écouter et sauver des vies.


👉 Pour en savoir plus et soutenir la mission, visitez gardiensvirtuels.org et suivez leurs initiatives sur les réseaux sociaux.

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